En 1997, le ministre de l'Environnement et de la Faune du Québec, annoncait un plan de gestion de l'ours noir pour la période 1998-2002. Il affirmait qu'à compter de 1998, pour protéger cette espèce au Québec, il interdirait la possession et le commerce de vésicules biliaires d'ours noirs et réduirait les quotas de chasse.
Au Québec, ce plan de gestion ne semble pas très sérieux, quand on lit ce qui suit:
Février 2001:La Société de la Faune et des Parcs du Québec (FAPAQ) adhère à la demande de la Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec (FTGC) de hausser le quota d'ours à quatre (4) pour les piégeurs, sur certains territoires du Québec en raison de la hausse des plaintes déposées par les citoyens concernant les ours importuns en 2000 et afin d'assurer une protection supplémentaire du caribou.
La chasse à l'ours noir au Québec se pratique depuis quelques années, autant au printemps, qu'en automne et de plus en plus de touristes canadiens, américains et européens viennent chasser l'ours au printemps au Québec.
Le Québec est l'un des derniers paradis des chasseurs d'ours noirs en Amérique du nord. Seulement six états américains autorisent la chasse de printemps, et 27 états autorisent celle d'automne. En l999, l'Ontario, principal concurrent du Québec, a aboli la chasse de printemps mais a maintenu sa chasse d'automne.
Les oursons qui naissent en janvier ou en février, dépendent entièrement de leur mère lorsqu'ils sortent de leur tanière, au printemps. La chasse à l'ours du printemps, au Québec, débute en mai.
Malgré ce que les chasseurs prétendent, ils sont incapables de différencier les femelles des mâles puisque planqués dans leur mirador ils sont beaucoup trop loin !
La plupart des sites de chasse à l'ours sont appâtés par des guides qui travaillent pour des pourvoyeurs. Ces guides placent de la nourriture à des endroits précis tous les jours pendant plusieurs semaines avant la chasse, ce qui permet une garantie au chasseur de rapporter son trophée de chasse : s'il n'a pas tué un ours pendant son séjour, le chasseur revient gratuitement I'année suivante. Les guides cherchent en forêt les ours qui ne sont pas morts sur le coup, ramènent les prises au camp et les dépècent. Une partie de chasse à l'ours organisée par un pourvoyeur du Québec peut coûter à un chasseur touriste l 600.00$ ou moins pour une semaine - repas et guide compris !
L'an dernier au Québec, durant la chasse printanière et automnale, 3743 ours ont été légalement piégés et abattus par des résidents et des touristes américains et européens. Expulsés des forêts canadiennes et américaines, les amateurs pointent leurs armes sur les ours du Québec. Les armes utilisées pour la chasse à l'ours sont les suivantes: Armes à feu, arbalètes et arcs . Les pièges utilisés sont: Les " LACETS " munis d'un dispositif empêchant l'ours de se relâcher et les " COLLETS " (autorisés en automne seulement ) munis d'un dispositif qui empêche l'ours de se relâcher.
Les retombées économiques, directes et indirectes, de la chasse a l'ours au Québec sont importantes : au moins 10 millions de dollars par année, dont la moitié serait générée par les chasseurs non résidents. Certains pourvoyeurs et membres de la Fédération des Pourvoyeurs du Québec sont peu scrupuleux et sont déchirés entre le désir de s'enrichir et la saine gestion de la faune.
Les non-résidents ou touristes chasseurs peuvent se procurer un permis de chasse à l'ours dans des réserves fauniques, des ZEC (Zones d'exploitation de chasse) et des pourvoiries.
La population des ours noirs du Québec était évalué à 60 000 en 1997. Combien sont-ils aujourd'hui ? Nul ne Ie sait vraiment ! Il est impossible d'établir leur nombre de façon fiable, puisqu'ils dorment l'hiver et se cachent dans les feuilles l'été.
Au Canada, pas moins de 40,000 Ours Noirs sont tués et piégés légalement chaque année et le braconnage en tue également autant. Le trafic de vésicules biliaires d'ours et de leurs pattes est un marché très lucratif et nombreux sont les chasseurs qui veulent profiter de cette manne.
La WSPA (Société Mondiale pour la Protection des Animaux) détient un film vidéo qui prouve que les produits fabriqués avec de la bile d'ours en Chine et interdits d'exportation sous la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ) sont acheminés vers les marchés nord-américains. Un rapport intitulé "De la Cage au Consommateur" - "Une investigation sur la vente illégale de vésicules biliaire d'ours et de produits fabriqués avec de la bile d'ours en Amérique du Nord" documente la vente de produits de bile d'ours dans neuf (9) villes nord-américaines, dont cinq (5) au Canada.
On peut se demander à juste titre ce que font les chasseurs avec les vésicules bilaires d'ours après le dépeçage? Jetteraient-ils aux poubelles un organe qui vaut aussi cher ?
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