Monsieur Bernard Landry
Premier Ministre du Québec
885, Grande Allée Est, 3e étage
Québec (Québec)
G1A 1A2

Monsieur le Ministre,

Les usines à animaux, les chenils et les animaleries font partie d'un commerce qui cautionne un marché qui rapporte beaucoup et qui trouve sa légitimité malheureusement trop souvent dans cet attrait financier. On retrouve dans les animaleries du Québec des milliers de chiots, chatons ou autres petits animaux à peine sevrés, traumatisés, séparés trop tôt de leur mère et qui se retrouvent souvent vite fait dans des refuges déjà surpeuplés ou à la SPCA.

D'abord, on les expose fièrement dans des cages, comme des objets sans que personne ne se doute de leur provenance, ni de l'enfer entretenu par le commerce de ces animaux si mignons et rien ne laisse deviner les conditions horribles dans lesquelles la majorité de ces animaux ont été conçus.

De nombreux chenils et usines à chiots du Québec opèrent de façon clandestine et dans des conditions qui sont souvent loin d'être acceptables.

Se prétendant éleveurs, des amateurs vendent à des animaleries commerciales ou à des particuliers et saturent aussi le marché pour arrondir leurs fins de mois. Les chiots ou les chatons sont souvent originaires d'élevages concentrationnaires où les femelles reproductrices sont enfermées à vie dans des arrières-bâtiments de ferme, des hangars, des caves ou des cages insalubres, avec manque de nourriture et absence de soins et finissent tuées ou vendues à des laboratoires.

Les chiots, chatons ou autres animaux non vendus se retrouvent eux aussi dans des laboratoires de recherche, ou sont tués de façon douteuse pour être transformés dans des usines d'équarrissage ou simplement jetés aux poubelles.

Au Québec, on produit du chien, du chat ou tout autre animal, comme on produit n'importe quel bien de consommation. Au Québec, le chiot, le chaton ou tout autre petit animal n'a aucune valeur en tant qu'animal mais a en revanche une réelle valeur marchande. L'unique motivation étant de rentabiliser ce commerce. Les associations pour la défense des animaux n'en finissent plus de recueillir des animaux dont on ne veut plus. Avant d'être euthanasiés, tous ces animaux se retrouvent lamentablement et cruellement derrière des barreaux, devenant ainsi les témoins vivants de notre inconscience, égoïsme, lâcheté, laxisme et incurie. On fabrique, on utilise, on jette... et on recommence!

Monsieur le Ministre, je vous demande de mettre enfin un terme à ces surexploitations scandaleuses et d'arrêter de nourrir la demande et alimenter les filières de cette procréation effrénée. Les animaux du Québec souffrent de notre égoïsme, et il est temps de faire preuve d'un peu plus d'humanité, de respect et de générosité. Dois-je vous rappeller que le Québec est la seule province du Canada, mis à part celle de Terre-Neuve à n'avoir encore aucun statut pour ses animaux ? Les crimes envers les animaux ont augmenté et les dispositions actuelles relatives aux crimes commis contre les animaux sont dépassées et ne correspondent plus aux opinions ni aux valeurs de la société actuelle ni ne constituent un moyen suffisamment persuasif pour réprimer ou empêcher la cruauté à l'égard des animaux.

La Réforme du Code Criminel, Sections Cruauté envers les Animaux, est due depuis trop longtemps déjà et je vous prie Monsieur le Ministre de bien vouloir considérer ces éléments majeurs et de permettre les changements souhaités au projet de loi C-17 afin que notre pays reflète l'image d'un pays doté d'une loi conforme à la morale et à l'éthique et ne laisse aucune porte ouverte à la violence sous quelque forme qu'elle puisse se manifester.

Je vous remercie de la considération que vous accorderez à cette demande.